La Lesbienne Invisible

Une pièce de théâtre traitant la question de la visibilité lesbienne

La Lesbienne Invisible

Titre Français : La Lesbienne Invisible

Auteur : Océanerosemarie

Artistes : Océanerosemarie

Metteur en Scène : Murielle Magellan

Date de Sortie : 2009

Nationalité : Française

Genre : One Woman Show

Durée : 80 minutes

Lieu : Les Feux de la Rampe - Paris

Langue : Française

La Lesbienne Invisible : Présentation

La Lesbienne Invisible est le premier one-woman-show de l’humoriste, comédienne et chanteuse Océanrosemarie.

Océanerosemarie, c’est le parcours initiatique bizarre d’une jeune femme homosexuelle qui adore le rouge à lèvres et les robes à fleurs.

Souvent on ne la croit pas quand elle dit qu’elle est lesbienne. De clubs de foot féminin en boîtes ultra-branchées, d’amitiés frustrées en nuits d’orgies débridées, notre héroïne lipstick réussira-t-elle enfin à trouver le grand amour ? Autant de thèmes que vous découvrirez dans ce spectacle émouvant et plein d’énergie, vous aurez enfin toutes les réponses aux questions profondes ou frivoles que les hétérosexuel(le)s se posent sur les lesbiennes !

La Lesbienne Invisible : Avis Personnel

Avis de Virginie Pécoult

La première fois que j’ai entendu parler d’« Oceanerosemarie, la lesbienne invisible », je me suis dit que c’était tout de même bien étrange que de mettre en scène une lesbienne invisible, car par définition si elle est invisible, on ne peut pas la voir ; quel est donc l’intérêt d’assister à un spectacle dont le personnage se soustrait à notre regard ? Il aurait peut-être été plus judicieux de nous proposer une bande-son disponible chez notre disquaire préféré.

Titillée par ma légendaire curiosité, il fallait que j’en aie le cœur net. Allait-elle être recouverte de bandelettes de tissu ou la technologie ayant évolué depuis l’homme invisible des années 60, allait-elle posséder un bracelet ou un autre accessoire qui nous permettrait de la distinguer ?

C’est donc avec de gros points d’interrogation au-dessus de la tête que je me suis rendue, la semaine dernière, dans ce petit théâtre du 9° arrondissement de Paris, « les Feux de la rampe ».

Première constatation, je découvre devant la porte close de la salle un public 100 % féminin à forte propension lesbienne. Si, si, mon gaydar est femelle … euh … formel.
La curiosité doit certainement être une caractéristique commune des lesbiennes, il n’y pas de doute elles aussi, elles doivent être impatientes de savoir quel artifice allait être utilisé pour qu’Oceanerosemarie apparaisse devant nos yeux malgré sa particularité d’invisibilité.

La porte s’ouvre enfin, je constate qu’il n’y a pas d’agitateur de particules, pas de canons à neutrons, on ne nous propose même pas de lunettes pour voir en 3D, le mystère reste entier. Une idée me traverse l’esprit, puisqu’elle est invisible, Oceanerosemarie est peut-être déjà là, parmi nous, en train de nous observer sans qu’on puisse le deviner ?

Je m’installe au troisième rang, la salle n’est pas grande mais toutes les places sont prises. La scène est minuscule, le décor minimaliste, je commence à me dire que pour ne rien voir, il n’est en effet pas utile d’investir dans un immense espace.

Les lumières s’éteignent, de la scène nous parvient une voix. La voilà l’astuce ! Le truc c’est qu’il n’y a pas de truc ! En nous laissant dans l’obscurité pas besoin de déployer de coûteuses techniques de visibilité. Je suis sur le point de me lever en criant à l’arnaque, quand soudain, elle apparaît. La lumière est revenue, Océanerosemarie est là, en chair et en os, bien visible.

Je me rends alors compte de mon erreur, Oceanerosemarie est une charmante jeune femme biologiquement non-altérée. Suis-je bête ! Le mot invisible, il ne fallait le prendre au pied de la lettre.
Oceanerosemarie n’est pas un phénomène de foire, elle n’a pas été victime d’une expérience ratée dans un laboratoire secret, elle ne fera pas non plus l’objet d’un sujet dans « Incroyable mais vrai ». Elle n’est rien de tout cela, elle est la lesbienne invisible qui, malgré sa taille de guêpe, ne rentre pas dans les cases pré-formatées dans lesquelles il est si simple et réconfortant de ranger les individus.

Pendant un peu plus d’une heure et quart, elle nous dévoile, le parcours de lesbienne qui a été le sien, à travers des anecdotes plus drôles les unes que les autres, elle nous ouvre les portes de son univers. Dans ses histoires on retrouve de véritables morceaux de notre propre vécu, on se reconnaît un peu, beaucoup, passionnément (oui j’adore les séries, et alors ?!). Elle met gentiment en évidence les petits travers des uns et des autres avec une énergie et une bonne humeur communicative.

Je suis ressortie du théâtre enchantée : les points d’interrogation avaient disparu pour laisser place à d’immenses points de satisfaction.

Je peux donc en témoigner, je l’ai vu de mes propres yeux, la lesbienne invisible existe bel et bien et je ne saurais trop vous conseiller d’aller voir son spectacle, maintenant que vous savez qu’il n’est pas nécessaire de passer à la superette du coin pour acheter du talc pour la rendre visible. Foncez donc réserver vos places pour les prochaines représentations qui, par chance, se prolongent jusqu’au 3 avril, veinardes !!!

Avis de Gaëlle Carrion

En pénétrant dans l’intimité du sous-sol du théâtre des Feux de la Rampe ce vendredi, je n’espérais qu’une seule chose, que la lesbienne invisible soit à la hauteur de mes espérances. Avec un titre de spectacle comme celui-ci, je voyais déjà la lesbienne invisible, sorte de (anti)héros, débarquer avec sa cape et utiliser son arme la plus aiguisée, l’humour, pour nous désarmer en rien de temps et nous mettre dans sa poche. Mission accomplie ! Pendant 1h30, la demoiselle nous balade dans son univers décalé mais tellement familier. A travers les différents flashbacks, de son enfance aux situations les plus cocasses et absurdes, elle nous transporte, nous fait rire nous dévoilant toutes les facettes de son talent, dominant la scène comme si elle y avait toujours vécu.

Hétéro, homo, on en prend un peu tous pour notre grade, ce qui mine de rien nous permet aussi de nous apprendre à nous moquer de nous-même (car oui nous ne sommes pas parfaits !). Ne tombant jamais dans la facilité (même en faisant référence à The L-Word, elle ajoute sa petite touche personnelle qui nous surprend), Océanerosemarie sait exploiter le potentiel humoristique de chaque histoire n’hésitant pas à chanter, à danser ou encore à se mettre pleinement dans la peau de chaque personnage.

Seul regret, c’est beaucoup trop court, on en redemande encore ayant la sensation que cette lesbienne invisible-là aurait encore bien des histoires à nous raconter.

Virginie Pécoult et Gaëlle Carrion (01 Mars 2010)

La Lesbienne Invisible : Extraits

A propos de Gaëlle Carrion

Chargée de communication digitale dans la vraie vie je partage mes coups de cœur sur le site d'Univers-L !

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