The Owls : Interview de l’actrice Guinevere Turner

The Owls : Interview de l'actrice Guinevere Turner

Interview accordée le 23 Juin 2011 à Stephen Beeny pour le site Gaydarnation.com

Guinevere Turner, l’une des figures les plus emblématiques du cinéma lesbien est l’auteure et l’une des stars de The Owls, récemment sorti dans un DVD incluant le film ainsi que Hooters, un documentaire “making of”.

Nous avons parlé avec Guinevere des lesbiennes plus âgées et plus sages auquel le titre du film fait référence(*), de la fois où elle a auditionné pour Titanic, des relations et des obstacles à surmonter pour faire un film.

(*) Le titre est à double sens : “owls” se traduit littéralement par “les chouettes”. Parallèlement, les initiales O.W.L.s font référence à Older Wiser LesbianS : des lesbiennes plus âgées et plus sages.

Parlez-nous un peu de The Owls – à quoi peut-on s’attendre ?

The Owls est un film qui parle de quatre femmes quadra, qui partagent des relations compliquées et un secret qui érode leurs liens et pourrait revenir les hanter. C’est à la fois narratif et à la fois faussement documentaire – une exploration intéressante et compliquée d’une histoire cinématographique.

Qu’est-ce qui vous a plu en premier dans ce film ?

Les réalisateurs/trices et producteurs/trices tenaient à faire de ce film une œuvre collective – ils nous appelaient “The Owls Parliament” et c’était donc une réelle opportunité d’être une force créatrice, même en tant qu’actrice du film.

Parlez-nous un peu d’Iris, votre personnage dans The Owls.

Iris était très sympa à jouer – elle est complètement en vrac, c’est quelqu’un qui n’arrive pas à abandonner ses rêves de rock n’roll, donc je devais incarner cette femme un peu amère, qui a tendance à s’habiller trop jeune pour son âge et se saoule à longueur de temps. J’ai aussi écrit beaucoup de mes répliques sarcastiques, ce qui était drôle. Je suis un personnage triste mais avec des côtés comiques, si vous trouvez que la tragédie c’est marrant.

Pouvez-vous nous dire quelle scène vous avez préféré tourner, mais aussi la plus difficile ?

Mes scènes favorites sont les-tête-à-tête que j’ai tournés avec V.S. Brodie, ma très bonne amie et partenaire d’il y a bien longtemps dans Go Fish et mes scènes avec Lisa Gornick, une nouvelle amie, qui est elle aussi cinéaste et quelqu’un qui me fait beaucoup rire.

Tout le processus, sans budget, était douloureux parfois (souvent), donc avoir ces deux-là à mes côtés était vital pour que je garde mon sens de l’humour.

Selon vous, quels sont les thèmes principaux de The Owls ?

Le fait de prendre de l’âge, les relations lesbiennes et présenter un film comme un documentaire.

Comment définiriez-vous votre succès en tant qu’actrice et quels sont vos buts personnels ?

Cette question est incroyablement réductrice ! Je pense que mon succès d’actrice n’est rien à côté de ce qu’il est amené à être – il fallait que je m’amuse avec cette question, sinon je vais ressembler à une machine.

Mes buts personnels en tant qu’actrice sont de continuer à travailler. J’aimerais beaucoup jouer davantage – quelqu’un en Angleterre voudrait écrire un rôle pour moi ? J’adore vraiment être sur les plateaux de tournages et incarner des personnages, et je suis loin de le faire aussi souvent que je le voudrais. Tout le monde veut me voir face à moi-même dans une pièce en train d’écrire, ce que je fais, mais je finis par me lasser de moi !

Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait jamais donné ?

De ne pas écouter les conseils.

Quelle est la pire chose qui vous soit arrivée au cours d’une audition ?

Oh, mon Dieu… La première audition de ma vie était pour Titanic. Je n’ai jamais pris de cours et je n’étais jamais allée à une audition. C’était pour le rôle de la petite fille de Rose, dans le présent. Je suis entrée, un peu nerveuse, mais pas trop, et j’ai lu devant une directrice de castings très très connue – Mali Finn.

Quand j’ai eu fini, elle a soupiré et à dit : « Vous vous rendez compte que c’est un film de James Cameron ? » et j’ai répondu : « Oui. » Et elle a dit : « Et que Leo DiCaprio joue dedans ? » J’ai dit : « Oui. » Elle a continué, d’un ton très impatient : « Donc, vous voulez faire un deuxième essai ? » Pendant ma seconde tentative, j’ai essayé de retenir mes larmes tout le long. Inutile de préciser que mon personnage n’était pas censée être pleurnicharde et que je n’ai pas décroché le rôle – ni plus jamais aucune audition avec cette directrice de castings.

Peu de films avec des héroïnes lesbiennes sont produits et encore moins commercialisés malgré une forte demande du public. Qu’est-ce qui selon vous aiderait à changer cet état de faits ?

Eh bien, je souhaiterais que quelques ambitieux producteurs/financeurs essaient de mettre en place un fond de soutien qui permettrait aux femmes voulant voir ce genre de films de donner facilement de l’argent. Comme pour tout le reste, l’argent aiderait beaucoup ! Ou alors, ils peuvent me donner l’argent à moi et je leur promets d’en faire bon usage. J’écris sur un projet en ce moment, mais Dieu sait comment il sera financé.

Vous arrive-t-il de sortir dans les clubs gay ?

Rarement, mais oui. Tout le monde ou presque est plus jeune que moi maintenant, donc ça commence à faire un peu has been. La plupart de mes amies sont en couple, beaucoup ont des enfants, donc si je sors, il faut que je fasse appel à mes amies qui ont la vingtaine. Je les adore toutes, mais si je commençais à faire ça chaque semaine, ça ferait un peu pitié.

Finissez la phrase : Une sortie nocturne réussie commence par…

Me regarder dans le miroir et penser : « Waw, ce que je suis belle ! »

Et finit par…

« Guinevere, tu es la personne la plus merveilleuse que j’aie jamais rencontrée. » Ha ha ! Vous auriez voulu quelque chose de plus salace, mais j’ai trop de classe…

Pour vous, qu’est-ce qui vient en premier – le sexe ou l’amour ?

Ça dépend des nuits !

Quel est selon vous le secret d’une relation réussie ?

Avoir le courage d’y mettre fin avant que l’histoire ne se détériore.

Quels sont vos projets pour le futur ?

Un nouveau film intitulé Qui a peur de Vagina Woolf ? – préparez-vous ! Le tournage a lieu en juillet. J’écris aussi plusieurs projets auxquels je ne veux pas porter la poisse en en parlant dès maintenant. Et j’espère vraiment trouver quelques rôles. Je travaille à mettre plus en avant ma carrière d’actrice.

Quelque chose à ajouter ?

Hooters, le documentaire making of de The Owls est aussi sur le DVD et c’est une plongée hilarante et vraiment sympa au cœur de cette aventure, réalisée par mon amie Anna Margarita Albelo. Elle a réussi à ce que presque tout le monde soit d’une franchise crasse face à sa caméra et ça donne un contenu lesbien hyper marrant. Visionnez-le !

Traduction Magali Pumpkin

Interview Originale sur le Site GaydarNation.com

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